Kitap Tanıtımı |
Au début du XXe siècle, l'Asie Mineure occidentale, ottomane depuis cinq cents ans est une région prospère. Smyrne est la ville phare de la région ; c'est une ville moderne, ouverte sur le monde, un port dynamique où l'Occident rencontre l'Orient. La ville abrite plus de 200 000 habitants ; Turcs, Grecs, Juifs, Arméniens et Levantins y cohabitent. A Smyrne et dans les villes environnantes, chaque communauté vit dans son quartier structuré autour des lieux de culte. Les habitants, qui quelquefois n'ont pas de langue commune, se côtoient dans les bazars ou sur les quais.
Les relations inter-communautaires, qualifiées souvent d'harmonieuses, sont en réalité fréquemment tendues. Des conflits religieux, des rivalités commerciales, des animosités séculaires dégénèrent quelquefois en confrontations.
En 1901, la communauté juive de Smyrne est victime d'une violente « calomnie de meurtre rituel » orchestrée par les Grecs de la ville. Cet événement, largement médiatisé à l'époque, provoque des remous et des indignations, aussi bien dans l'Empire qu'en Occident. Or cet incident, qui n'est pas un cas isolé, est le révélateur d'une animosité réciproque ancestrale qui n'a fait que se détériorer avec le temps.
Ce livre a pour objectif d'étudier et d'analyser les différends qui opposent les Grecs et les Juifs en Asie Mineure sous l'administration ottomane, en tenant compte des évolutions parallèles des deux communautés. Au XIXe siècle, les relations inter-communautaires seront perturbées par la montée des nationalismes, l'influence non négligeable de l'Occident et les réformes administratives de l'Empire. Des préjugés d'un autre temps, très ancrés dans l'inconscient collectif, auront aussi des conséquences dans la vie quotidienne de ces sociétés. |